Pourquoi ce dossier ?

Vous souhaitez vous lancer dans la production d’un film pour votre entreprise ou votre organisation ? Ce dossier a justement pour ambition de vous informer sur les process de fabrication du film de motion design.

Cela nous permettra de parler le même langage lorsqu’il s’agira de développer votre projet. Et nous aidera à éviter quelques écueils qui peuvent s’avérer chronophages et donc coûteux si l’on n’y prend garde.

Aucune règle d’or dans ce qui va suivre. Chaque projet, chaque film de motion design, chaque budget est différent. Il conviendra donc d’adapter les étapes de fabrication à la singularité de votre projet, à son budget, et à l’état d’avancement de votre préparation.

Ceci étant précisé, allons-y !

Quelles sont les étapes de la production d'un film de motion design ?

1 - Le brief initial

Très important, c’est le moment pour le client d’exprimer :

  • ses besoins et objectifs (ex : un ou plusieurs films courts de 2’20” maxi dans un style dynamique et positif, une musique qui évoque l’enfance, et une voix off pour expliquer notre produit sur les réseaux sociaux),
  • la cible (ex : nous avons besoin de toucher les chefs d’entreprises des PME de moins de 250 salariés qui n’assistent pas à nos réunions d’information…),
  • éventuellement le problème auquel viendra répondre le film (ex : nous avons un soucis sur la compréhension de notre offre client qui est très technique…),
  • le ton et l’axe de communication (ex : nous avons une image trop sérieuse, nous voulons cette fois aborder les aspects techniques de notre offre sur un ton un peu décalé),
  • les idées qu’il peut déjà avoir eu (ex : j’aimerais qu’on mette en scène une famille dans son quotidien et si possible qu’on ait une voix connue pour ce film…),
  • ses références visuelles ou sonores s’il en a déjà piochées sur le net ou chez la concurrence par exemple…
  • la date de diffusion prévue qui déterminera le calendrier prévisionnel de production,
  • le canal de diffusion envisagé (chaine Youtube, réseaux sociaux, achat d’espaces TV, écrans de salon, kick off meeting…),
  • la résolution attendue du fichier de diffusion (HD 1080p, UHD, 4K…) et éventuellement son format de fichier (Mp4, Mov…).

C’est également le moment pour le client de communiquer les éléments déjà en sa possession. Ils pourraient devoir servir de point de départ, être intégrés au film et/ou retravaillés. Par exemple :

  • une charte graphique, des typographies,
  • de la documentation sur le sujet ou produit traité,
  • des éléments vidéo, icono, ou photo à intégrer,
  • des textes, des dialogues, un script…

Pas d’inquiétude, c’est l’étape au cours de laquelle toutes les questions nécessaires à une parfaite compréhension de votre projet vous seront posées.

Une fois ce brief analysé, ils vous sera suggéré une équipe (concepteur, rédacteur, graphiste et animateur dans un premier temps), et bien sûr un devis qui vous permettra aussi d’évaluer la faisabilité de votre projet et les forces en présence pour le mener à bien. Il sera alors éventuellement temps de revenir sur certains points pour adapter ce devis et/ou l’équipe, en fonction de vos impératifs.

Une fois le devis signé et l’équipe approuvée, l’étape suivante commence, on entre alors dans le dur !

 

2 - Le mood board et la note d'intentions

Un mood board est une planche de tendances dans laquelle seront réunies des références en rapport avec votre projet. Il s’agit de nourrir la créativité et d’enrichir notre proposition artistique, tout en approfondissant la réflexion autour du sujet.

Selon les cas, il pourra s’agir d’une planche d’illustrations, de photos assemblées. Mais aussi d’un ou plusieurs fichiers vidéo, remontés ou non. Il peut s’agir également d’une compilation de liens ou même d’un document Printerest. Pas de règle. Tant que le mood board remplit sa fonction : lancer des pistes de réflexion et ébaucher une direction artistique.

Dans l’exemple ci dessous, le mood bord est une compilation de séquences vidéo et de transitions qui nous a permis d’identifier des tendances que nous souhaitions explorer pour un magazine d’entreprises (FastNews Akto).

La recherche du mood board est une étape très intéressante à ne pas négliger parce qu’elle permet au client d’avoir une idée assez précise – car visuelle – de la direction artistique que prendra son projet, avant même que tout élément graphique ne soit réellement produit. On peut donc le discuter, l’enrichir à loisir, et finalement n’en retenir que ce qui convient pour le projet en cours.

C’est aussi une sécurité pour tout le monde car on s’assure à cette étape que les choses iront dans la bonne direction. Son temps de production est prévu au devis.

Un mood board version papier pour la préparation d’un film sur le thème de l’emploi et du handicap (client : FESP/Agefiph) :

Le mood board sera parfois accompagné d’une note d’intentions de réalisation. Il s’agit d’un texte relativement court, d’une page ou deux, détaillant à la fois les techniques envisagées, mais aussi la direction artistique, le style graphique, une idée des mouvements, des transitions, de la musique ou encore du ton de la voix off. Elle propose aussi des réponses aux questions soulevées par la problématique du projet. Par exemple comment rendre la communication client plus efficace sur les PME de moins de 250 salariés…

La note d’intention complète efficacement le mood board. Et c’est un document sur lequel le client peut s’appuyer s’il doit lui-même convaincre un comité de direction pour obtenir son feu vert au lancement du projet par exemple.

3 - Le script, le texte voix off, la continuité...

A ce point du projet, nous sommes d’ores et déjà au clair sur un certain nombre de choses détaillées par le brief, puis enrichis par le mood board, la note d’intention et le devis. Le travail de production peut commencer.

Dans le cas d’un film à voix off, c’est le plus souvent le texte de cette dernière qui va servir de point de départ et qui constituera l’ossature du film. Ce texte se construit en parallèle avec le scénario lui-même (ou script, ou encore continuité dialoguée dans le cas d’un film à dialogues), puisque les deux sont imbriqués.

A cette étape, le texte de la voix off va permettre de :

  • chronométrer précisément le film et rectifier le tir s’il est trop long,
  • imprimer le ton du film (humour, technique, corporate…),
  • vérifier que tous les mots-clés et concepts-force du sujet sont bien abordés en s’appuyant sur tous les éléments communiqués dans le brief initial.

En parallèle, on rédigera le script (ou la continuité dialoguée), son but est de :

  • décrire en détail chaque scène du film,
  • s’assurer que tous les thèmes importants sont abordés,
  • valider le wording  (texte animé) éventuellement présent à l’écran et corriger d’éventuelles coquilles.

C’est aussi le bon moment pour vérifier si le contenu est bien en adéquation avec la durée prévue du film. On a souvent tendance à vouloir trop en dire. Si c’est trop long, c’est ici qu’on écrème !

Concrètement, le script d’un film de motion design prend souvent la forme d’un document à colonnes, avec de gauche à droite : le numéro du plan, le timing, la description du plan ainsi qu’une description des mouvements et transitions, le wording, la voix off.

Ces documents serviront de référence pour toute l’équipe, c’est pourquoi ils devront être validés par le client avant toute production graphique. Ils pourront bien entendu être mis à jour au fur et à mesure de la production, et ce tant que les éléments en rapport avec les modifications n’ont pas été produits.

A ce stade, il est bon également d’opérer un premier casting voix et d’arrêter rapidement son choix, en accord avec le client. Une voix connue n’étant pas toujours disponible rapidement, il est préférable de s’y prendre un peu à l’avance.

Idem pour le compositeur si la musique doit être composée, et pour le sound designeur qui est peut-être déjà engagé sur un autre projet. L’équipe de production doit être au complet et le planning de production bien validé par chacun.

4 - Les style frames (ou maquettage) et le characters design

Une style frame c’est la représentation graphique d’une séquence du script. Autrement dit, une maquette de cette séquence. Mises bout à bout, les styles frames forment une continuité qui donne une idée très précise du résultat final.

En général on choisit donc à cette étape de représenter plusieurs moments clé du film pour que le client puisse apprécier et valider la direction artistique, le graphisme, les couleurs, les personnages, les décors, le wording… Une maquette par séquence semble tout à fait indiqué. Ainsi, un projet court pourra ne présenter que 3 ou 4 style frames, tandis qu’un projet plus long ou plus complexe en présentera évidement d’avantage.

C’est au moment des style frames que le client pourra se faire une représentation très précise du graphisme du film. Voici donc une étape importante au cours de laquelle il faudra peut-être prévoir de nombreux aller-retours.

Avec les style frames commence donc le travail de production graphique à proprement parler. Le but des style frames est de valider :

  • la Direction Artistique,
  • les éléments graphiques du film.

En parallèle à ce travail de recherche, on pourra au produire une planche de personnages ou Characters design. Elle permet, tout comme les styles frames, de se mettre au clair sur ce que seront les personnages du film. De choisir leur stylisme, leur couleur de peau, de cheveux, etc.

Une planche de characters design (thème de l’emploi et du handicap) :

Les styles frames et le characters design sont une étape essentielle avant la production des éléments graphiques. Une fois validés, ils poseront un jalon important dans le process de production.

5 - Le storyboard

En fonction du projet, la phase de storyboard peut parfois se confondre avec la phase de création des style frames. Les style frames seront alors travaillées en parallèle du storyboard qui du coup sera plus riche graphiquement.

Le storyboard met en scène la narration établie par le script et le texte voix off dans un document graphique encore succinct. Il doit présenter :

  • un bout à bout de toutes les séquences du script, avec une description des transitions, des mouvements,
  • le wording et sa composition dans l’image.

C’est donc le document de la mise en scène.

Également un moment créatif riche qui doit se nourrir de nombreux échanges avec le client afin de s’assurer d’une compréhension mutuelle du projet. Enfin, c’est aussi l’ultime moment pour questionner le brief initial en approfondissant le sujet traité.

Avec un storyboard bien mené, et des styles frames précises, le client pourra déjà se faire une idée très aboutie de la mise en scène de son film. Tout comme le script, le texte voix off et les style frames, il deviendra un document de référence.

A noter qu’il est parfois envisageable que les style frames et le storyboard se confondent en un seul document, comme c’est le cas ci-dessous.

Le storyboard d’un film de motion design sur le thème de l’emploi et du handicap qui inclut déjà tous les style frames du film :

6 - La production des éléments du motion design

Qu’on ne se leurre pas : la production des éléments graphiques a en réalité débuté dès la préparation des styles frames. Les logiciels utilisés (Adobe Illustrator ou Photoshop, pour ne citer que les plus célèbres) permettent évidement d’adapter et de réutiliser ce travail préparatoire pour produire les éléménts définitifs.

Il convient à cette étape d’avoir déjà une idée assez nette de l’animation à venir (on s’appuie pour cela sur le storyboard) car la préparation des éléments pour le compositing implique une vraie rigueur dans le nommage des layers et des fichiers et dans leur ordonnancement. La personne qui produit les éléments graphiques n’étant pas nécessairement celle qui gèrera le compositing, il faudra s’assurer que le travail du premier soit immédiatement intégrable par le second.

Mais cette étape ne concerne pas seulement les éléments graphiques qui seront animés. A ce stade, on produira également :

  • une maquette de la voix off. Il est en effet extrêmement important de disposer d’une maquette de qualité et correctement cadencée pour pouvoir caler l’animation au plus juste à l’étape suivante, cela facilitera également le travail d’enregistrement de la voix off finale,
  • la première version de la musique si elle doit être composée, ou bien une sélection des musiques de catalogues envisagées (avant achat de droits),
  • les décors en 3D si le film en comporte,
  • tous les éléments d’habillage ou les logos s’ils n’existent pas déjà,
  • des images en prise de vue réelle (sur fond vert ou non) s’il doit y en avoir dans le film. Dans ce cas, un tournage sera organisé en parallèle à la production du graphisme.

Le travail d’animation peut maintenant commencer, nous avons produit tous les éléments dont nous avions besoin. Il s’agit désormais de rassembler et d’importer tous ces éléments dans un projet After Effects.

7 - L'animation, le compositing et le montage des séquences

Dans un premier temps, lorsque les délais et le budget le permettent, il est souvent préférable de produire une animatique du projet. Une animatique, c’est tout simplement un bout à bout des séquences, animées (ou non d’ailleurs) sommairement.

Dans la timeline de l’animatique, on fera intervenir tous les éléments qui doivent apparaitre, au bon timing. On posera aussi la maquette de la voix off, ainsi que la musique. L’animatique permet déjà de valider les durées et timing, et de repérer les éventuelles difficultés qui pourraient se poser lors de l’animation des éléments.

Elle est aussi une référence intéressante lorsque l’équipe d’animation est composée de plusieurs infographistes qui gèrerons, parfois à distance, chacun une séquence.

Il n’est pas toujours nécessaire de faire valider cette étape par le client. Dans ce cas, il s’agit d’un document de travail interne à l’équipe de production.

Le compositing à proprement parlé commence alors. Le plus souvent, c’est le logiciel de la suite Adobe, After Effects qui est utilisé pour animer les éléments d’un film de motion design. C’est alors le moment d’utiliser pleinement toutes les sources disponibles, à savoir :

  • personnages (qu’il s’agira d’abord de rigger avant de les animer),
  • décors 2D ou 3D,
  • pictogrammes et objets divers,
  • sources d’habillage (logo, charte graphique),
  • typographies (le wording),
  • séquences de prises de vues réelles (après l’étape du chroma keying, ou incrustation, dans le cas de tournage sur fond vert),
  • voix off (maquette dans un premier temps),
  • musique et éventuellement premiers éléments de sound design que le graphiste peut déjà suggérer.

Chacun des éléments est intégré un à un, séquence par séquence. Il s’agit d’un travail minutieux, rigoureux, long et fastidieux qui nécessite de plus des machines aux capacités de calcul très importante.

La timeline After Effects d'un film de motion design
La timeline After Effects d'un film de motion design

Aussi, il sera préférable de faire valider quelques étapes clés au fur et à mesure de l’avancement de cette phase, pour s’épargner toute mauvaise surprise.

Les clients savent généralement qu’à ce stade, un retour en arrière sur des éléments ou étapes déjà validées entrainera forcément du temps de travail supplémentaire, et donc un surcoût. La précision et la rigueur du travail préparatoire prend alors tout son sens pour éviter tout désagrément de ce type. Mais rassurez-vous, après avoir eu en main les textes, le storybord et les style frames, les surprises sont très rares à ce moment de la production.

Au bout du compositing, une première version du film verra le jour. Le client pourra faire ses retours et commentaires jusqu’à ce qu’une version finale soit validée.

On passera alors aux finitions, en postproduction.

8 - Les finitions, la postproduction et le rendu final du motion design

Les travaux de postproduction peuvent donc commencer. Ces travaux sont eux aussi très importants car ils vont apporter les finitions indispensables et donner au film sa forme définitive.

L’apport du son est capital. Le sound design et la musique ne font pas que rehausser les images, ils apportent des informations, ils procurent une émotion que l’image seule ne suffit parfois pas à susciter, créant ainsi une plus forte adhésion au message.

Il est également important de souligner qu’une voix enregistrée par un comédien professionnel est un facteur clé de la réussite d’un film de motion design. Nul besoin qu’elle soit aussi connue que celle de Patrick Poivey (ci contre). Mais enregistrée dans un véritable studio son, équipé d’une cabine speak et doté des meilleurs micros, préamplificateurs, compresseurs à tube, oui ! Cette qualité bien sûr a un coût qui se retrouve dans le devis. Mais au final la différence est tellement sensible, que faire sans, c’est se priver d’une bonne part de ce qui fait la réussite d’un film de motion design. Après tous les efforts déployés depuis la prise de brief, ça serait dommage.

Patrick Poivey, une des voix les plus connues en France (Bruce Willis, Tom Cruise...) pendant l'enregistrement d'un de nos films de motion design. Photo © LF2D.
Patrick Poivey, une des voix les plus connues en France (Bruce Willis, Tom Cruise...) pendant l'enregistrement d'un de nos films de motion design. Photo © LF2D.

On pourra donc maintenant :

  • enregistrer la voix off définitive en cabine speak, dans un studio son professionnel,
  • finaliser et de monter la musique originale ou de faire valider la musique de catalogue définitive,
  • faire réaliser le sound design, puis le montage son,
  • corriger les derniers micro bugs de compositing (il y en a toujours !),
  • poser les derniers filtres et effets de traitement image et/ou d’étalonner le film,
  • procéder au mixage du film,
  • lancer l’export final et l’éventuel PAD en cas de diffusion TV,
  • assembler tous les éléments pour l’archivage.

Une fois toutes ces étapes réalisées, le mixage du son est la dernière étape, lorsque tout est validé, que le client à fait ses retours et demandes de corrections à intégrer, et que le film est considéré comme terminé. En cas de diffusion TV, ce mixage devra répondre à des normes bien précises fournies par le diffuseur et appliquées au PAD (Prêt A Diffuser) qui lui sera livré.

Séance de mixage d'un de nos films chez nos amis de Yellow Cab Studios. Photo © LF2D.
Séance de mixage d'un de nos films chez nos amis de Yellow Cab Studios. Photo © LF2D.

Une fois le mixage intégré à la timeline du projet fini, vient le moment du rendu final. C’est à dire l’exportation du film dans un format très peu compressé pour archivage. Le “master”. Il servira de base à des encodages plus compressés, pour une diffusion sur le web par exemple.

En règle générale, le client reçoit donc un fichier du film dans le format de diffusion. Mais il peut aussi demander un fichier master du film pour ses propres besoins d’archivage .

La production conserve précieusement les masters et toutes les sources de fabrication du film pendant au moins 10 ans. De quoi voir venir au cas ou le film devrait être un jour repris !

Comme souvent, dès l’or que l’on connait toutes les règles, il est plus facile (et parfois plus efficace) de s’en affranchir !

Vous avez des questions ? Ce dossier vous donne des idées ? Vous êtes prêt à vous lancer ? Parlons-en, nous concevons pour vous toute sorte de films de Motion Design et on adore ça !

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